Afrique : des réformes constitutionnelles des dirigeants africains qui s’accaparent du pouvoir

Au Rwanda, les électeurs en 2015 ont soutenu un référendum qui a supprimé les limites de mandat de la constitution. La même année, la République du Congo a permis à Denis Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat. Idriss Deby Itno est au pouvoir depuis 1990 grâce à une révision constitutionnelle en 2005. Plusieurs autres présidents du continent africain enclenchent les mêmes processus de révision constitutionnelle pour s’accroupir au pouvoir.

Au Rwanda, les électeurs en 2015 ont massivement soutenu un référendum qui a éliminé les limites de mandat de la constitution, permettant au président Paul Kagame – au pouvoir depuis 1994 – de gouverner potentiellement jusqu’en 2034. Selon les archives, la République du Congo (Brazzaville) a voté par un glissement de terrain sur les changements constitutionnels qui permettraient au vétéran souverain Denis Sassou Nguesso de briguer un nouveau mandat. Il a été réélu en 2016. En fonction depuis le 4 décembre 1990, ce dernier a déjà fais 27 ans 7 mois de pouvoir.

En Ouganda, également en 2005, une réforme constitutionnelle a aboli les limites des mandats présidentiels. Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, a été réélu pour un cinquième mandat en 2016. Au Togo en 2002, un amendement constitutionnel autorisant le président à se faire réélire sans limite a permis à Gnassingbé Eyadema, au pouvoir depuis 1967, de gagner un nouveau mandat. À sa mort en 2005, son fils Faure Gnassingbé a pris la relève et a depuis remporté trois élections contestées. L’opposition cherche à revenir à une limite de deux mandats.

Faillite de pouvoir sans limite 

Au Burkina Faso, l’annonce en 2014 de la volonté du président de longue date Blaise Compaoré à étendre son pouvoir au-delà de 30 ans, a amené des centaines de milliers de manifestants dans les rues. Compaoré a été forcé de se retirer du pouvoir. Au Malawi, le parlement en 2002 a empêché Bakili Muluzi de chercher un troisième mandat en 2004. Le président zambien de l’époque, Frederick Chiluba, a tenté en vain de modifier la constitution en 2001 pour obtenir un troisième mandat, mais a été contraint de céder face à la pression populaire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Leave a comment
scroll to top