Inde : par respect, de millions de femmes n’ont encore jamais appelé leur mari par son prénom

En Inde, les femmes n’utilisent pas les prénoms de leurs maris pour les désigner. Un comportement qui prouve que les femmes sont subordonnées à leur époux. Les indiennes des campagnes appellent leur mari par sa fonction : « père de untel et untel » pour rappeler leur place dans le foyer ou « docteur / avocat sahib » pour indiquer sa profession, « sahib ». Il s’agit des titres de respect national, également utilisé pour s’adresser aux Européens.

« Une des femmes est partie du groupe de discussion très enjouée à l’idée d’essayer à son tour. Quand son mari est rentré à la maison, elle a crié son prénom. Et il lui a donné une gifle. En la prévenant que si elle osait recommencer, il n’hésiterait pas à cette fois la battre » raconte Rohini Pawar relayée par le site Mashable.

« En Inde, le mari est presque considéré comme l’égal de Dieu. Dans les mariages classiques, il vient souvent d’une caste supérieure à celle de la femme. C’est aussi lui qui subvient aux besoins de la famille. Si on ajoute à ça le fait qu’il est aussi souvent plus âgé, on comprend mieux ce qui pousse la société traditionnelle à le mettre sur un piédestal » a expliqué  la professeur Aninhalli Vasavi, anthropologue et sociologue indienne.

Une tradition ancestrale en voie de disparition…

Cette façon ancestrale des femmes indiennes de montrer le respect à leur mari notamment observée dans les zones rurales est en passe de tomber en désuétude à la faveur de la féminisation du marché de l’emploi et de la fin des mariages arrangés au profit des mariages d’amour.

« Il est urgent de mettre un terme à cette symbolique patriarcale qui en dit long sur l’inégalité des sexes » fait savoir l’Ong Video Volunteers. « Les gens nous demandent pourquoi c’est si important pour nous d’inciter les femmes à appeler leur mari par son prénom. C’est peut-être un détail, mais c’est par les soi-disant détails que l’on peut changer de plus grandes choses, non ? » souligne Rohini Pawar.

« Avant, je l’appelais « baba » parce que c’est comme ça que ses neveux l’appellent. Ou alors je disais juste « aaho » (« toi », dans le dialecte local) pour l’interpeller » a confié à une femme indienne qui n’avait jamais appelé le prénom de  son mari en 16 ans de mariage. A l’en croire, c’est à sa grande surprise que le mari a accepté ce changement.

Toutefois, des voix s’élèvent pour mettre fin à cette tradition sexiste et certains hommes contrairement à d’autres ont plutôt bien pris le changement d’attitude de leur femme.

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