Ce 19 septembre 2023 marque le 21e anniversaire depuis qu’un coup d’État avorté s’est transformé en une rébellion armée, déchirant profondément la Côte d’Ivoire au cours d’une décennie de crise militaro-politique qui a duré environ 10 ans.
Dans la période nocturne du 18 au 19 septembre 2002, à partir de 3 heures du matin, un groupe armé d’hommes a initié les premières attaques simultanées contre plusieurs casernes et postes de gendarmerie situés à Abidjan, la principale ville économique de la Côte d’Ivoire. Dans une coordination soigneusement préparée, des offensives similaires ont été lancées à Bouaké, dans la région du Centre-Nord ivoirien, ainsi qu’à Korhogo, dans le Nord du pays.
Le 19 septembre 2002, les premières heures sont marquées par une grande confusion. La population se retranche chez elle tandis que l’armée régulière commence à sortir de sa léthargie pour tenter de rétablir l’ordre.
À Abidjan, elle parvient à rétablir la situation avec succès après des combats acharnés dans les rues. Dans le même temps, le général Robert Guéï et le ministre de l’Intérieur Emile Boga Doudou sont tués à Abidjan. On reproche au premier d’être impliqué dans le coup d’État, tandis que le second est assassiné par les insurgés qui ont attaqué sa résidence à Cocody. À Bouaké et à Korhogo, les forces considérées comme loyales subissent des défaites, et les autorités militaires de ces deux régions sont également mises à mort.
Alors qu’il se trouvait en visite à Rome, en Italie, Laurent Gbagbo, le Président de la Côte d’Ivoire à l’époque, est rentré en urgence. Lors de son discours prononcé à son retour précipité de Rome, il a offert la main aux agresseurs tout en promettant de défendre avec détermination l’intégrité du territoire ivoirien et la sécurité de ses citoyens. Malheureusement, les hostilités ont repris avec une intensité accrue.
Les assaillants sont maintenant identifiés. Il s’agit d’une association composée de membres militaires et civils ivoiriens qui font partie du Mouvement Patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), dont Guillaume Soro, ancien syndicaliste estudiantin, est le secrétaire général.
Le pays est désormais divisé en deux parties, avec la rébellion contrôlant 60 % du territoire. Cela marque le début d’une période de plusieurs années de troubles pour le pays, qui ne prendra fin qu’avec l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara à la suite d’une élection présidentielle et de la crise post-électorale qui s’est déroulée de novembre 2010 à avril 2011.