Au Togo, cinq militaires, dont un général, ont été jugés et condamnés à des peines de 5 à 20 ans de prison dans le cadre de l’affaire du meurtre du colonel Bitala Madjoulba en 2020.
Ce dernier, membre du cercle rapproché du président Faure Gnassingbé et du commandant du 1er Bataillon d’intervention Rapide (BIR), avait été retrouvé mort dans son bureau le 4 mai 2020, au lendemain de l’investiture du président Gnassingbé. L’autopsie avait révélé une blessure par balle, suscitant une vive émotion dans le pays.
En effet, la mort du colonel avait entraîné des manifestations dans son village natal de Siou, à plus de 500 km au nord de Lomé, réclamant la vérité sur sa disparition. En réponse, les autorités togolaises avaient sollicité l’expertise de la justice française. Le tribunal militaire a jugé sept militaires à partir du 23 octobre pour des chefs d’accusation incluant « assassinat, complicité d’assassinat, complicité d’entrave au bon fonctionnement de la justice et complot contre la sécurité intérieure de l’État ».
Le général de division Abalo Kadangha, ancien chef d’État-major général des forces armées togolaises, a été condamné à 20 ans de réclusion, moins que les 50 ans requis par le ministère public. Deux autres militaires, dont le chauffeur de la victime, ont écopé de 15 ans de prison, tandis que deux autres ont été condamnés à 5 ans d’emprisonnement. Cependant, deux accusés ont été acquittés.
Par ailleurs, les condamnés perdent leur statut de militaires et doivent verser un milliard de francs CFA (environ 1 524 millions d’euros) à l’État à titre de dommages et intérêts. Me Narcisse Dourma, avocat de la famille du colonel assassiné, a déclaré à l’AFP que bien que la condamnation ne puisse ramener leur parent, ils sont satisfaits que la justice soit finalement rendue dans cette affaire de crime et d’assassinat.